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La médecine humanitaire d’après l’expérience de Jean-Jacques Demri

A travers le monde, des centaines de médecins œuvrent afin d’apporter des soins et une réelle prise en charge à de nombreuses populations en manque d’accès à la santé. Nous parlons évidemment des médecins humanitaires qui mettent leurs compétences à disposition des plus démunis. Qu’il s’agisse de personnes victimes de guerre, de catastrophes naturelles ou de famine, les médecins humanitaires travaillent au quotidien avec ces personnes pour leur apporter l’aide médicale et sociale dont ils ont besoin. C’est notamment le cas de Jean-Jacques Demri, ancien médecin généraliste, aujourd’hui à la retraite, qui a participé à plusieurs reprises à des missions humanitaires. A travers de ce blog, il nous livre son expérience et ses connaissances au sujet des organisations médicales à but humanitaire.

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Jean-Jacques Demri- médecine générale

Qui est Jean-Jacques Demri ?

Jean Jacques Demri est homme qui a toujours été animé par l’envie d’aider les autres. Ainsi, dès son adolescence, il souhaitait devenir médecin afin de pouvoir aider au mieux de nombreuses personnes. Une fois qu’il a obtenu son baccalauréat scientifique, il a décidé de s’orienter tout naturellement vers des études de médecine, qu’il a réussi brillamment. En étudiant à la faculté de la Sorbonne, il a préféré choisir une spécialisation en médecine générale, capable de lui faire découvrir un maximum d’horizons et de soigner de nombreux patients. Et après avoir exercé quelques années en hôpital, il a rapidement fait le choix de l’indépendance, en ouvrant son propre cabinet. Cela lui a permis de développer une réelle relation de confiance avec un grand nombre de patients. Cependant, après quelques années d’exercice en tant que médecin généraliste dans son cabinet, Jean-Jacques Demri a ressenti le besoin de venir en aide à des populations nécessitant une urgence médicale. Ainsi, il s’est rapproché d’une organisation médicale à but humanitaire avec laquelle il a effectué plusieurs missions. Tout au long de sa carrière, il a su alterner entre l’exercice de sa profession en France et son intervention dans le cadre de plusieurs missions humanitaires. Jean-Jacques Demri a donc eu l’opportunité de venir en aide à des populations démunies, que ce soit sur le continent africain ou asiatique. Désormais à la retraite, l’ancien médecin généraliste continue d’apporter son aide à de nombreuses personnes nécessitant une aide médicale.

En quoi consiste l’exercice d’un médecin humanitaire ?

Le médecin humanitaire doit exercer son métier dans un contexte souvent très particulier, il a pour vocation principale de soigner des patients ayant subi les conséquences d’une situation de crise. Cela peut autant concerner des populations situées dans une zone de conflit, des habitants victimes d’une catastrophe naturelle ou d’une épidémie, ou encore des migrants fuyant leur pays pour différentes raisons… Dans tous les cas, d’après Jean-Jacques Demri, tout médecin humanitaire a pour objectif d’apporter les soins et l’accompagnement nécessaires au rétablissement des patients. Par ailleurs, le médecin se doit également d’intervenir en matière de prévention et développement d’une éducation à la santé en collaboration avec les équipes médicales locales.

Des conditions de travail particulières

Selon Jean Jacques Demri, pour la plupart des médecins effectuant une mission humanitaire, cela nécessite de se rendre dans un pays étranger, dans lequel un programme de développement ou un programme d’urgence est mis en place. Le médecin agit alors au sein d’une équipe constituée de plusieurs médecins internationaux mais aussi des médecins locaux et d’autres professionnels de la santé issus du pays en question (pédiatres, infirmières, sages-femmes, psychologues, etc.). Ensemble, ils agissent pour le bien des patients au sein de différents espaces. Les consultations ou opérations réalisées par les médecins peuvent avoir lieu au sein d’un hôpital, un dispensaire ou dans un camp destiné aux réfugiés. Ces différentes caractéristiques témoignent des conditions de travail très particulières, cela nécessite donc de savoir exercer sa profession de médecin en toute circonstance, avec des moyens souvent limités.

De nombreuses compétences requises

Tout d’abord, la compétence première d’un médecin humanitaire concerne évidemment sa formation. En effet, un médecin se doit d’avoir effectué ses 9 à 11 ans d’études en médecine afin de pouvoir pratiquer. Dans le cadre des missions humanitaires, les médecins peuvent être des médecins généralistes ou bien des médecins spécialisés. Cependant, les spécialisations les plus adaptées à l’exercice de médecin humanitaire sont les spécialisations liées à l’épidémiologie, la médecine tropicale ou encore la médecine d’urgence. Dans tous les cas, Jean-Jacques Demri affirme que n’importe quel médecin observera rapidement une réelle différence entre la théorie occidentale et la pratique dans des pays défavorisés. Par ailleurs, afin de pouvoir communiquer non seulement avec les équipes locales et les patients, il est essentiel de pouvoir parler anglais de manière courante.

Une personnalité adaptée à l’urgence médicale

En dehors de la formation médicale requise afin d’exercer en tant que médecin, spécialisé ou non, il est essentiel d’être doté de certaines qualités. De manière générale, un médecin, même exerçant en France se doit de faire preuve d’un sens de l’écoute très développé et d’une réelle empathie. Mais dans le cas d’un médecin humanitaire, d’autres qualités sont nécessaires. On peut notamment citer une bonne gestion du stress car un médecin humanitaire agit principalement dans l’urgence. Il se doit de rester calme en toute circonstance et de tâcher de ne pas faire transparaître son stress. Ensuite, Jean-Jacques Demri tient aussi à souligner l’importance du respect de la culture locale. Au début d’une mission humanitaire, il est donc essentiel d’analyser la culture du pays afin de mieux la comprendre et de plus rapidement s’y adapter. Le respect des patients, même dans l’urgence et dans des conditions difficiles, est obligatoire. Enfin, il faut savoir également les conditions de vie et de travail d’un médecin humanitaire sont souvent très précaires. Il faut savoir vivre sans nécessiter un grand confort de vie, tout en s’adaptant à la vie en communauté au sein du camp ou du dispensaire.

A quoi ressemble une journée dans la peau d’un médecin humanitaire selon Jean-Jacques Demri ?

Afin de nous aider à mieux comprendre à quoi peut ressembler une journée type d’un médecin humanitaire, Jean Jacques Demri nous propose de découvrir son récit concernant la mission d’un an qu’il a réalisé au Soudan :
« Je travaillais dans un hôpital, comprenant une salle d’urgence, un service d’hospitalisation et un centre d’alimentation pour les enfants mal nourris. En effet, le principal problème du Soudan concerne la sous-nutrition de la population et plus particulièrement des enfants qui arrivent souvent en souffrant d’une déshydratation aigüe. Pour cette mission, je savais donc que j’allais être amené à travailler énormément avec les enfants. En général, je commençais mes journées par les soins intensifs, où se trouvent les cas les plus critiques nécessitant parfois une intervention d’urgence. Une fois que j’avais réussi à m’entretenir avec chaque patient présent en soins intensifs, je pouvais aller continuer ma journée et me rendre dans les autres unités. Le contact avec les patients est très différent de celui que l’on connaît en France car avec peu de moyen, il faut communiquer bien plus et d’une manière différente ».

Un manque de moyen difficile à gérer au quotidien

« Les traitements disponibles sont bien moins nombreux que dans les pays occidentaux. Les moyens de diagnostic sont également très différents, et il faut savoir faire preuve de créativité pour trouver un moyen adéquat de déterminer un diagnostic avec les moyens du bord. Cela est particulièrement compliqué lorsque l’on s’aperçoit que certaines personnes sont atteintes d’une maladie ou d’une infection facilement traitable en France, tandis que là-bas elles ne peuvent pas être traitées. Je traitais principalement des patients qui avaient besoin de soins pendant plusieurs semaines avant de pouvoir repartir. Mais ma joie était immense lorsque je voyais un patient repartir en bonne santé. Malheureusement, pour les patients que nous n’avions pas réussi à guérir, cela me provoquait toujours une peine immense et je restais préoccupé durant plusieurs jours. Selon médecin expert Jean-Jacques Demri Il faut faire preuve d’une grande force mentale pour réussir à exercer au quotidien en tant que médecin humanitaire ».

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